top of page
  • Instagram

Rencontre avec un guerrier montagne maori : le volcan Taranaki

  • Isabel
  • 10 mai 2024
  • 6 min de lecture
ree

Après avoir profité de la capitale du pays, il était temps pour nous de reprendre la route pour partir à la découverte du reste de l'île du Nord de Nouvelle-Zélande. Après un arrêt pique-nique dans un joli parc, nous voilà arrivés dans la ville de New Plymouth. Cette ville se décrit comme la "capitale de l'évènementiel" et un festival était en préparation lors de notre arrivée. Mais nous ce qui nous intéressait c'était le volcan Taranaki.


Aperçu depuis la route bien avant notre arrivée vers New Plymouth, ce géant nous fait de l'effet immédiatement. Malheureusement pour nous, le volcan disparaît rapidement derrière les nuages lorsqu'on tente de l'apercevoir depuis le lac Mangamahoe. Tant pis, on profite des quelques plantes encadrant l'étendue d'eau puis on décide de faire une dernière randonnée pour accéder à un magnifique coucher de soleil. Bon, la randonnée ressemble en vérité plutôt à une session d'escalade et je ne suis pas complètement à l'aise mais la vue à l'arrivée vaut vraiment la dose d'adrénaline.


ree

Depuis notre point de vue on peut admirer le soleil se coucher et les petits ilots rocheux éparpillés le long de la côte. Et cerise sur le gâteau... Taranaki a refait son apparition ! Il semble veiller sur New Plymouth de haut de ses 2 518m. Pendant de longues minutes on le regarde, déglutissant à moitié devant l'idée de le grimper le lendemain. Oui, car c'est un défi un peu fou pour nous qu'on s'est lancé. Pas du tout prévu au programme, les échanges avec Penny et son petit ami à Wellington ont finit par nous convaincre d'essayer. Alors on profite de la sérénité de ce coucher de soleil depuis la côte avant rentrer prendre des forces pour le lendemain.

Au logement (une auberge), on entend tout le monde ne parler que d'une chose : Taranaki. Et on comprend que pour beaucoup, terminer l'ascension du volcan est impossible. A cause du dénivelé, du type de terrain, de la condition physique nécessaire... C'est avec appréhension que je me couche ce premier soir.


ree

Nous voilà partis ! On quitte notre voiture sur le parking à 8h30 et on lève les yeux vers ce géant. Son sommet paraît inatteignable. Comme recommandé lors de nos recherches pour préparer cette randonnée peu anodine, on s'arrête quelques minutes au refuge à son pied pour échanger avec une ranger sur les conditions météos. Elle nous prévient : du vent et des risques de faible visibilité. Le message est clair : "Si vous ne voyez plus les poteaux oranges, faites demi-tour". Effectivement, on n'a pas trop envie de jouer avec nos vies. On a appris au fur et à mesure de notre voyage dans ce superbe pays qu'il est moins inoffensif qu'il n'y paraît. Des gens perdent leur vie en sous-estimant de nombreuses randonnées et nous, on a plutôt envie de terminer notre tour du monde.

Ca y est, on se lance à l'attaque de ce volcan mythique. L'atmosphère est particulière et c'est en ayant toujours un œil sur son sommet qu'on commence à grimper. Et pour comprendre un peu ce que dégage Taranaki, laissez moi vous raconter la légende maorie à son propos. Taranaki et Tongariro étaient deux guerriers montagnes épris de Pihanga, une jolie montagne. Suite à un violent combat duquel il fut perdant, Taranaki dû s'éloigner de Pihanga et c'est ainsi qu'il se retrouva à l'extrémité sud-ouest de l'île du Nord, traçant sur son passage le fleuve Wanganui. Cette légende explique pourquoi le volcan Taranaki se trouve seul alors que Tongariro se situe dans une région où l'on retrouve de nombreux volcans.


ree

C'est avec cette légende en tête que l'on grimpe la première partie. Elle est costaud, le coeur s'emballe tout le long, il n'y a aucun plat ou descente et certaines cotes sont vraiment rudes pour les jambes. Mais ce n'est pas grave, on y va à notre rythme (enfin au mien, car Kévin m'attend souvent) et ça le fait. On arrive à la première hut dans les temps indiqués et ça nous rassure. On est capable de monter ce sacré volcan. Après une pause à admirer les nuages en dessous de nous, on repart à l'attaque. Aucun problème de visibilité, on est heureux de pouvoir poursuivre l'aventure.

Car l'aventure commence véritablement à ce moment-là. Il y a une partie où l'on grimpe parmi les rochers, sur les rochers... A se guider grâce aux poteaux oranges. C'est aussi là que le vent commence à être un problème. Il commence à nous envoyer quelques rafales assez puissantes. Mais on se dit que ce n'est rien d'insurmontable.

Alors on continue et on arrive sur une nouvelle section : un immense escalier. Et le vent redouble de violence alors qu'on s'attaque à celui-ci. Parfois j'ai l'impression qu'il va m'arracher des marches. Je commence à avoir peur. On finit l'escalier assez rapidement et on arrive sur une partie dont on a beaucoup entendu parler : un pierrier de roches volcaniques.

Et effectivement c'est comme on nous avait dit : on a l'impression de monter d'un pas et de redescendre de deux. Il faut un certain mental pour passer cette section. Et bizarrement ça, ça va. Moi ce qui m'inquiète ce n'est pas ce terrain instable sous mes pieds. Non, c'est plutôt ce vent, toujours plus violent et qui parfois me cueille en plein ventre et me donne l'impression qu'il va me faire tomber en arrière. Clairement, je n'ai pas envie de tomber à ce moment de la randonnée. Alors pour pouvoir résister je m'aide de mes bâtons de marche que j'enfonce comme je peux dans le pierrier, en me demandant comment Kévin fait pour rester debout sans.


ree

On monte tant bien que mal, on arrive à s'abriter un petit instant derrière un gros rocher, le temps de manger une barre de céréales. Et de voir une dame dégringoler à cause du vent et du sol instable. Et là ça me refroidit complètement. Je panique. Je dis à Kévin qu'il peut continuer sans moi car je ne me sens plus de continuer cette randonnée dans ces conditions.

Pour lui c'est trop frustrant d'abandonner maintenant alors il se lance à l'assaut de ce qui le sépare du sommet de Taranaki. Je le vois rapidement disparaître et je me mets à l'abri derrière le rocher. Rapidement je prends peur, je me dis que je n'aurais jamais dû le laisser partir seul... Je commence vraiment à paniquer car je trouve que les conditions sont dangereuses... Mais je suis vite rassurée quand je le vois réapparaître, descendant dans ma direction. Bon, je le vois surtout tomber magnifiquement sur le derrière mais je vous rassure, rien de cassé. Une fois à ma hauteur il m'explique que le vent est trop violent quelques mètres plus haut et qu'il n'arrivait plus à avancer du tout.

Alors un peu frustrés (mais tout de même rassurée pour ma part), on redescend lentement Taranaki. La partie dans le pierrier est vraiment technique car on n'a aucun appui solide et parfois on glisse bien avant de retrouver un semblant d'équilibre. Puis rapidement on retrouve les escaliers, les rochers, la hut... C'est la première fois qu'on se sent incapables de finir une randonnée. Et c'est un peu décevant. La dernière portion de descente jusqu'au parking est interminable et rude pour les jambes. Une fois arrivés à la voiture, on observe encore un peu Taranaki, qui n'aura pas voulu de nous...


ree

Mais ce n'est pas grave ! Il nous reste une dernière opportunité de profiter de ce magnifique volcan. Pour notre dernière matinée dans la région, on se lance dans une nouvelle randonnée. Les jambes encore cassées de la veille, on se lance dans une petite ascension de 800 m de dénivelé. Que des marches ! Au bout d'un peu plus de 2 heures dans une belle forêt typique de la côte ouest, on arrive à une petite étendue d'eau. Cette étendue, Pouakai Tarns, est célèbre car dans certaines conditions météorologiques très précises elle permet de voir Taranaki s'y refléter.


ree

Alors c'est en compagnie de quelques autres courageux qu'on est assis au bord de l'eau à attendre que le vent se calme un peu pour que les ondulations disparaissent à la surface de l'eau. Ces moments sont rares et tout le monde saute sur l'occasion pour avoir THE photo.

Mais en dehors du fait que ce soit l'un des spots ultimes dignes d'Instagram, cet endroit est paisible et Taranaki, même de loin, dégage toujours cet atmosphère si particulière. Un beau moment de flottement, de paix et de beauté, devant une nature qui nous rend humble.

On finit, à regret, par quitter l'endroit car on doit prendre la route pour notre prochaine aventure. C'est avec un dernier regard ému qu'on dit au revoir à Taranaki, le guerrier montagne.


ree

Il est temps pour nous de repartir en voiture, direction : Tongariro. Après avoir autant apprécié Taranaki, on se demande si on peut vraiment lui faire cet affront...

 
 
 

Commentaires


bottom of page