L'Inde, vraiment le pire pays pour commencer un tour du monde ?

Du bruit, du monde, beaucoup de monde, trop de monde, des sollicitations incessantes, la chaleur, le choc culturel... Ce tableau de l'Inde ne donne guère envie de lancer son tour du monde par le pays le plus peuplé du monde. Beaucoup suggèrent d'ailleurs de ne pas commencer par là. Et pourtant, pour des raisons pratiques, l'Inde s'est assez vite imposée comme l'étape numéro 1 de notre voyage. S'il nous arrive de regretter, cela ne nous empêche pas de profiter de ce pays magnifique et de ce qu'il a à offrir.

Sincèrement, si nous n'avions pas eu une date à respecter (rester en Inde jusqu'à début décembre pour participer à un festival), je serais partie au bout d'un mois de ce pays. J'ai vite compris pourquoi tout le monde disait que c'était une mauvaise idée de commencer par l'Inde. L'Inde c'est trop tout. Trop de monde, trop de bruit, trop sale, trop de pauvreté, trop d'épices, trop de sollicitations... Chaque journée est épuisante. A peine sortis d'un trajet en bus de plusieurs heures et les chauffeurs de tuk-tuks nous entourent comme des vautours. Parfois on nous prend même nos sacs sans attendre notre accord... En voiture, en bus, en tuktuk, à pied... Des klaxons qui s'enchaînent les uns derrières les autres. Des feux d'artifices et des pétards à longueur de jour comme de nuit, de la musique avec beaucoup de percussions quasiment à chaque coin de rue... Sans oublier le muezzin et ses appels à la prière interminables 5 fois par jour... Devant nos têtes de blancs, on nous interpelle devant chaque restaurant, magasin, tuktuk, pour nous vendre quelque chose dont on a pas forcément besoin.

Devant nos têtes de blancs, on nous demande aussi beaucoup de photos. Ou parfois on ne nous demande pas, on nous prend comme ça à notre insu. Parfois c'est drôle, parfois c'est énervant...

Alors quand on est fatigué, quand on est malade... On perd patience et on se dit qu'on en peut plus de tout ce monde là, de cet environnement. On se dit qu'on a envie de sauter dans le premier transport qui nous amènera dans un autre pays (tant que ce n'est pas un tuk-tuk...). Et puis on prend une journée de pause, ou plus. Et on se rend compte de la richesse de ce qu'on est en train de vivre, de ce que les gens nous offrent aussi. On remarque le sourire qui illumine le visage de la cinquantaine d'élèves qui nous lancent joyeusement et fièrement un "Hello !!". On a parfois même l'impression d'être une princesse Disney quand une enfant d'à peine 5 ans demande une photo. On serre des mains, on a l'impression d'être des ministres, on échange avec les enfants, les adultes et on se rend compte du moment qu'on est en train de vivre. De la chance qu'on a de pouvoir vivre ça. Ce sont aussi des rencontres. Un monsieur qui nous aide à trouver notre bus, après nous avoir offert un peu de répit devant sa boutique en nous voyant chargés comme des bœufs. Sans rien attendre en retour. Un couple rencontré à Udaipur qui nous propose de nous faire découvrir leur ville (Jaipur). Des gens qui nous organisent gratuitement des visites pour découvrir des parties de leurs patrimoines dont ils sont fiers. Qui nous accueillent chez eux sans nous connaître, qui nous donnent tout... Des familles ravies de partager leur culture et leur quotidien...

Quand on prend le temps d'avoir l'énergie pour tout ça, on se rend compte que l'Inde est un pays qui se mérite. Avec ses défauts mais aussi ses nombreuses richesses. Effectivement je pense que ce n'est pas le pays par lequel il faut commencer si on peut éviter, mais c'est un pays à faire si on en a l'occasion, car vous n'en ressortirez pas pareil. Beaucoup de locaux m'ont agacée pendant ce voyage, mais beaucoup m'ont émue aux larmes et m'ont transmis de nombreuses devises que je tâcherai de garder avec moi.