Cusco, le nombril du monde de l'Inca
- Isabel
- 6 janv.
- 4 min de lecture

Ancienne capitale quechua (l'Inca étant l'empereur du peuple quechua) avant l'arrivée des conquistadors, Cusco respire encore une identité forte de ce peuple. Et quoi de mieux pour en profiter que d'y être en pleines festivités (qui ont duré toute la semaine où nous étions en ville).
Premier choc : le froid. C'est l'hiver au Pérou et nous sommes à environ 3400m d'altitude. Autre problème : il ne fait pas très chaud dans notre logement. Difficile de se réchauffer après nos longues journées d'exploration. Mais ça ne gâche en rien notre plaisir. Les alentours ont tellement à nous offrir.
Deuxième choc : le bruit. Cusco étant en pleine fête, on se retrouve parfois emportés dans des cortèges colorés débordant dans les rues. Et le bruit des tambours et autres instruments est tellement fort que parfois on a l'impression qu'ils jouent dans le logement.
Pour notre première journée, nous voilà embarqués dans un tour des sites quechuas majeurs de la Vallée Sacrée. On s'est inscrit avec cette agence via un groupe d'Espagnoles rencontrées plus tôt sur le lac Titicaca. C'est l'occasion pour nous de prolonger un peu ces moments en bonne compagnie. Nous commençons par visiter un atelier qui travaille la laine d'alpaca. On y apprend comment ils travaillent les différentes laines, les couleurs naturelles (ça nous rappellent l'atelier d'alebrijes à Tilcajete)... D'ailleurs je craque pour une paire de gant, le froid a eu raison de moi.
Puis vient le moment de découvrir notre premier site archéologique : Chinchero. Ici on y découvre le début du génie des bâtisseurs quechuas. En effet, les constructions sont faites de pierres aux tailles différentes et s'imbriquant parfaitement pour durer des siècles et des siècles. Ces constructions résistent parfaitement aux séismes (contrairement aux constructions espagnoles qui verront ensuite le jour). Pas un gramme de ciment, juste des cailloux parfaitement agencés entre eux. Incroyable !
A Moray, on continue d'être ébahi devant l'ingéniosité. Moray est connu pour être un laboratoire agricole. Ici chaque terrasse a permis de faire pousser 250 variétés, chaque secteur étant adaptés à des climats différents. Par ses différentes terrasses, ils auraient réussi à recréer une vingtaine de micro-climats différents.
Près de là se situent les salines de Maras. La photo est digne d'une photo Windows. Les terrasses aux différentes nuances de blanc sont éblouissantes. C'est clairement un endroit où j'aurais aimé passer plus de temps. A s'émerveiller devant ces nuances, à observer les gens travailler le sel. Mais lorsqu'on fait des visites guidées en groupe, on est obligés de suivre le rythme. Alors le temps de faire quelques photos, d'acheter du sel à la boutique et nous voilà déjà en direction du repas.

Après le déjeuner il est temps pour nous de prendre la direction du site d'Ollantaytambo. Ce sont les vestiges quechua où l'on passe le plus de temps. Il faut dire que ça monte beaucoup dans cette cité construite à flanc de montagne. C'est aussi là que nous disons au revoir à nos compagnes de route car les Espagnoles prennent la direction du Machu Picchu. Pour nous il faudra encore être patient.

Notre journée s'achève à Pisaq. Pisaq et Ollantaytambo auraient été des cités protégeant les entrées nord et sud de la Vallée Sacrée. Sûrement le site le plus vaste mais nous avons peu de temps sur place. On s'empresse d'aller discerner les caves funéraires et on profite du soleil qui se couche sur les terrasses. C'est ainsi que se termine notre première journée dans les environs de Cusco et notre première vraie approche de l'histoire du peuple Quechua et de leurs empereurs Incas. Une journée riche et épuisante avec une guide passionnée et un peu sanguine sur les bords (on l'a entendue s'énerver contre quelques compatriotes dans la journée).
Le lendemain on repart à la découverte de sites archéologiques, mais cette fois plus près de Cusco. Si vous êtes motivés et en forme vous pouvez d'ailleurs tous les faire à pied. Nous, on a pris un taxi (qui parle de foot avec Kévin) jusqu'au site le plus éloigné et on les a enchaînés en redescendant vers la ville. Le tout sous un beau soleil. Il faut avouer qu'on commence déjà à saturer de tous ces sites et que la fatigue du voyage se fait vraiment sentir. On commence par les aqueducs du site de Tambomachay puis on enchaîne par Puka Pukara, un site fortifié situé au carrefour des routes reliant les différentes villes de l'empire. Un bus nous rapproche ensuite de Q'enqo, haut sanctuaire où l'on peut observer l'autel sur lequel on momifiait les morts.
Avant de rejoindre notre dernier site archéologique, on s'arrête au mirador du Cristo Blanco (un peu comme une version miniature du Christ Rédempteur) et on apprécie la taille de Cusco qui s'étend sous nos yeux. Enfin, après quelques efforts supplémentaires, nous voilà dans Saqsaywaman. Cette impressionnante forteresse (elle s'étend sur 3000 hectares) fut le lieu d'un des derniers affrontements entre Espagnols et Quechua. Le site est immense et la fatigue et la lassistude nous gagnent. On visite un tunnel de la forteresse, on admire une fois de plus ces nombreux murs de pierre et on s'assoit un instant pour observer les répétitions de l'Inti Raymi. Sûrement la plus grande célébration Quechua (c'est la fête du soleil) à l'heure actuelle, nous n'aurons pas la chance d'être là pour la voir. Alors on profite de voir les gens répéter, danser, se mettre en formation.
Fatigués on redescend doucement vers Cusco, en profitant de quelques autres points de vue. On teste notre McDo péruvien puis on se pose l'après-midi au logement avant de ressortir, le soir, pour une réunion très importante : le briefing pour notre prochaine randonnée. En effet, on a réservé avec Alpaca Expeditions pour faire le Salkantay, trek de quatre jours pour atteindre Aguas Calientes, la porte d'entrée pour le Machu Picchu. Mais ça c'est une autre histoire.
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