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Oaxaca, c'est le Mexique

  • Isabel
  • 29 juil. 2024
  • 7 min de lecture


Dès nos premiers jours dans le pays des mariachis, on nous a souvent dit "Oaxaca es Mexico !" : Oaxaca, c'est le Mexique ! Et ce pour plusieurs choses. C'est un point central de production de mezcal (un équivalent de la tequila), c'est aussi une ville où la gastronomie est riche et notamment pour son chocolat chaud et ses boissons préhispaniques. Mais c'est surtout là que la fête des morts est la plus grandiose ! Bref, Oaxaca la colorée semble un incontournable lors de notre périple mexicain, et après avoir apprécié la ville coloniale de Puebla et ses alentours, l'heure est enfin arrivée pour nous de la découvrir.



Après un énième trajet en bus, nous arrivons dans cette ville si prometteuse. La chaleur nous prend vraiment à la gorge, ainsi que l'humidité qui l'accompagne. On sent qu'on se rapproche doucement mais sûrement de la jungle au sud du pays. Le temps de poser nos sacs dans la chambre minuscule et mal ventilée qui sera la nôtre pour les prochaines nuits et nous voilà déjà à arpenter les rues.

On se perd dans ses rues hautes en couleurs, on rentre dans la plupart de ses monuments religieux et on ressent son atmosphère festive au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans son centre. Dans l'église Santo Domingo de Guzman on s'émerveille devant le plafond travaillé en arbre généalogique du saint. Dans les rues on applaudit en rythme avec les autres passants le cortège d'un mariage. Sur la place centrale, on s'arrête un instant pour laisser nos oreilles apprécier le travail des musiciens.



Le lendemain, le plan est de se rendre en bus jusqu'à Monte Alban, un site archéologique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le soleil chauffe déjà alors que nous pointons le bout de notre nez dehors à 8 heures du matin. Alors pour prendre des forces, histoire de profiter de ce site archéologique en plein cagnard, on se dirige d'abord vers le marché pour un petit déjeuner.

Il faut savoir que lors d'un voyage en Asie ou en Amérique Latine, les petits-déjeuners sont rarement sucrés comme on en a l'habitude en France. Alors c'est devant des tortillas et de la viande que l'on s'installe à table, entourés de quelques autres Mexicains. On s'amuse et s'attriste à la fois de les voir tourner au coca dès le réveil, surtout quand la ville a bien mieux à offrir comme boisson. Car c'est avec impatience qu'on voit arriver notre chocolat chaud, accompagné de pan de yema (un pain brioché légèrement sucré).

Lorsque le chocolat arrive sur notre langue, c'est une vague de douceur qui nous envahit. Il efface tous les autres chocolats chauds qu'on a pu boire dans notre vie. Rien qu'à écrire ces mots, je rêve de me retrouver à nouveau assise à un stand du marché de Oaxaca. Et le pan de yema assouvit notre envie de sucré au petit-déjeuner. Cet assortiment de pain et de chocolat est la recette d'un bon début de journée !



Alors c'est armés de bonne humeur et l'estomac repu qu'on se met en route pour Monte Alban. Dans le bus il ne faut pas avoir le vertige et l'estomac sensible (ce serait dommage de gâcher pareil petit déjeuner). On s'élève de plus en plus, toujours dans un décor plutôt désertique. Nous voilà enfin arrivés devant notre deuxième site archéologique classé au patrimoine de l'Unesco du Mexique. Ici, il n'est pas question que civilisation aztèque ni des civilisations ayant construit et vécu à Teotihuacan. Non, à Monte Alban, trois civilisations se sont succédées pendant 1500 ans : les Olmèques, les Zapotèques et les Mixtèques.



Malgré la chaleur, on profite du spectacle qui s'offre devant nos yeux. Ces pyramides ayant survécu tant bien que mal au passage du temps, cette immensité de l'esplanade et des construction, l'Histoire se déroulant sous nos yeux (Monte Alban aurait été fondée 500 avant JC) font qu'on se sent tout petits. Et cette sensation d'immensité est rendue d'autant plus forte que les insectes nous jouent leur plus beau concerto. Tout du long ils nous offrent un vacarme presque assourdissant, rendant la vue sur ces pyramides et les montagnes désertiques qui les entourent encore plus impressionnantes.



A notre retour on s'embarque vers une autre expérience culturelle : le quartier de Jalatlaco. Ici, on découvre à chaque coin de rue une nouvelle œuvre de street art. Ces graph représentent souvent un élément de la culture mexicaine et sont toujours très colorés. Ce qui permet de faire oublier le ciel gris menaçant au dessus de nos têtes.


Pour notre dernier jour à Oaxaca, on décide d'entreprendre une véritable aventure ! Si le Mexique nous montre sa richesse culturelle depuis le début, Oaxaca n'y fait pas défaut. Je dirais même que c'est peut-être l'endroit que nous avons visité jusqu'à présent où il y a le plus de diversité. Une des principales richesses de Oaxaca et de sa région est son artisanat. Seulement, on n'a pas envie de juste rentrer dans une boutique pour admirer des pièces. Non, ce qu'on veut c'est aller au plus près de cet artisanat et pour ça il faut se rendre dans les villages alentours. Alors pour ça on va devoir cumuler les lignes de mini-bus et les taxis collectifs qu'on pourra trouver sur le chemin.

On ne va pas vous mentir, cette fois on a quand même un peu galéré avec les transports. Mais ça fait aussi partie du voyage. Notre premier arrêt se situe dans le village le plus éloigné de notre périple du jour : Ocotlan de Morelos. Ce village est réputé pour deux choses : le travail du cuir et celui des couteaux. Si on se déplace pour le travail du premier, c'est finalement le deuxième qu'on appréciera. En effet, on a eu la bonne idée de visiter tout ça un dimanche et la plupart des ateliers sont fermés. Pas de cuir pour nous mais un tour du marché et la visite d'un atelier où ils fabriquent des couteaux. Ils ont notamment fabriqué des armes pour des films tels que Conan le Barbare. On a beau ne rien y connaître, il faut admettre que le travail présenté est magnifique.



Lorsqu'il est l'heure de se rendre à notre deuxième étape, c'est là que l'aventure se corse. On s'approche de la compagnie de taxi et on nous explique que celui-ci partira lorsqu'il sera plein. Alors on patiente. une bonne dizaine de minutes. On ne sait pas trop combien de temps il va falloir attendre mais pas le choix. On prend notre mal en patience et ça paie ! On voit une famille débarquer et ils vont dans la même direction que nous ! Alors qu'on monte à l'arrière de la voiture, on voit les deux parents et leur fils se serrer sur le siège avant ! On essaie de leur expliquer qu'il y a de la place à l'arrière mais l'offre ne semble pas les intéresser... C'est un peu gênés qu'on arrive à notre deuxième destination : San Martin Tilcajete.

Si vous êtes fans du Coco de Disney, sachez que là-bas vous aurez l'impression de rentrer dans le dessin animé. Le village regorge d'ateliers fabricant des alebrijes, des sculptures de bois représentant des créatures fantastiques. Il se dit aujourd'hui qu'elles sont nos guides spirituels. On se déplace d'ateliers en ateliers, empruntant les multiples petites rues en terre battue de San Martin Tilcajete. Les murs du village sont également décorés de peintures représentant ces alebrijes, ou parfois représentant des personnages de Coco.



Après avoir fait le tour des ateliers du centre, on s'éloigne pour atteindre l'immense atelier Jacobo y Maria Angeles. Ici, on nous propose une visite guidée gratuite nous présentant les différentes étapes de la confection d'un alebrije. Notre guide nous explique comment obtenir des couleurs si vives à base de produits naturels, ainsi que la symbolique de chacun des animaux utilisés pour la création d'un alebrije (car celui-ci est souvent la combinaison de deux animaux). La visite se termine par la boutique où les beauté des pièces nous donnent envie de repartir avec l'une d'entre elle mais où le prix ne correspond pas à notre budget. Tant pis, on craquera peut-être un jour sur leur boutique en ligne.

Il est temps pour nous de rejoindre notre troisième et dernière étape. Et de nouveau ça se complique. Car on doit marcher un certain temps pour rejoindre la route sur laquelle passe le mini-bus. Je l'avoue, je n'étais pas sereine à marcher seuls dans la campagne mexicaine mais finalement aucun problème ! Arrivés sur la grande route on demande à un chauffeur de tuktuk si nous sommes bien au bon endroit pour le bus en direction de San Bartolo Coyotepec. A peine le temps de lui demander qu'il fait arrêter un mini-bus et nous invite à monter dedans !



Après quelques minutes, nous voilà dans ce village spécialisé dans le travail de l'argile noir. Alors qu'on descend du bus, il se met à pleuvoir ! Fatigués par nos péripéties et démotivés par la pluie, on se contente de faire le tour du marché. Mais quel joli petit marché, encore tenu par les familles qui étaient présente à sa création.

On prend enfin notre dernier mini-bus pour Oaxaca et on arrive en pleine averse. Obligés de marcher les pieds dans l'eau, on se pose un instant au logement avant de se diriger vers notre dernière expérience culturelle à Oaxaca : manger des tlayudas devant un spectacle de danses traditionnelles de la Guelaguetza. Cette dernière est une fête célébrée en juillet, mettant à l'honneur les cultures indigènes de l'Etat de Oaxaca tout en fêtant Notre-Dame du Mont-Carmel.

Alors c'est devant les danses traditionnelles typiques de la région qu'on déguste une des spécialités de Oaxaca : la tlayuda. Comme beaucoup de plats mexicains, c'est une tortilla de maïs avec de la viande. Elle a la particularité d'être plus grande et surtout de cuire plus longtemps, donnant un léger goût fumé. Certains auraient l'audace de la qualifier de "pizza-tortilla" mais on n'oserait jamais faire cela !



C'est ainsi que s'achèvent nos aventures à Oaxaca. Les ventres repus, les têtes pleines de nouvelles connaissances et les oreilles encore chantantes des musiques traditionnelles.

 
 
 

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