top of page
  • Instagram

A Caraz, on finit en beauté dans la Cordillère Blanche

  • Isabel
  • 19 janv.
  • 5 min de lecture
ree

La cordillère blanche. Rien que le nom me fait rêver. Depuis six ans que j'imagine ce voyage, il y a plusieurs lieux qui hantent mes rêves. La Laguna 69 en fait partie. Seulement voilà, nous avons un problème. Pour se rendre à Caraz depuis Cusco, il faut prendre un bus de 24h jusqu'à Lima, puis un autre de 12h jusqu'à Caraz. Est-ce que ce rêve en vaut vraiment le coup ? C'est la question qu'on s'est posé pendant tout notre séjour péruvien et la réponse a fini par être : oui ! Alors laissez-moi vous raconter la cordillère blanche et ses lagunes et vous me direz si vous êtes du même avis.

Après 36h de bus (et donc deux nuits à dormir en position assise), nous voilà arrivés à Caraz, petit village de montagne recommandé pour s'éloigner de Huaraz (la grande ville pas très jolie). Bon, le village n'a rien de charmant mais sa taille et son cadre en font un point de chute idéal pour organiser ses excursions.

Nous arrivons tôt le matin dans l'auberge de Juan Carlos, très recommandé sur les groupes francophones. Langue qu'il maîtrise d'ailleurs. Après quelques échanges avec notre hôte, on s'écroule dans nos lits. Le temps de reprendre des forces et nous voilà à dénicher notre déjeuner. Un classique menu del dia, sûrement l'un des derniers. Après un rapide tour sur la place et au marché, on retourne se poser à l'auberge. Nos prochaines journées vont être chargées et le repos est nécessaire.


La vue depuis le mirador
La vue depuis le mirador

Dès le lendemain nous voilà embarqués dans un minibus avec une famille de Français pour rejoindre la Laguna Parón. Au bout d'un long et chaotique trajet, notre chauffeur s'arrête et nous explique qu'il ne peut plus aller plus loin depuis un éboulement. Alors c'est parti pour la randonnée ! On doit traverser une cascade formée suite à ce glissement de terrain et, pour cela, il n'y a que quelques planches en bois un peu glissantes. Quand on regarde un peu plus bas, on se dit qu'il ne faut vraiment pas faire un faux pas !

Mais nous voilà passés et arrivés à Parón ! Cette lagune, perchée à 4 200m d'altitude est d'un bleu turquoise incroyable, et ce malgré le temps bien gris. Les nuages apportent toujours cette atmosphère mystique mais cachent, malheureusement, les montagnes alentours. Dès notre arrivée, on voit un panneau nous indiquant le mirador. On se met en route mais rapidement le chemin n'est plus très clair. On avance puis rebrousse chemin, on monte par un autre endroit. Sauf que ça monte vraiment très raide et ça glisse même. Alors je prends peur et je laisse Kévin continuer.


ree

Il met du temps à revenir, je finis même par m'inquiéter. Au bout de très longues dizaines de minutes je l'aperçois en train de galérer à retrouver la descente. Les photos qu'il me montre sont magnifiques ! On continue ensuite en longeant le lac, ce qui me permet de profiter un peu de la beauté du lieu. On est seuls au monde. Juste nous et cette étendue d'un bleu irréel !

Pour notre troisième journée, le défi est bien plus grand ! 14 km aller-retour et 750 m de dénivelé pour arriver à la fameuse Laguna 69, point d'orgue si attendu ! Alors nous voilà à partager le transport avec la même famille. Sur le chemin, notre chauffeur s'arrête près d'un autre lac, toujours avec cette couleur bleu caractéristique et reflétant les montagnes alentours. L'écorce orangée des arbres l'encadrant tranchent avec la couleur de l'eau.


ree

On file en direction de la Laguna 69 et il est temps pour nos jambes de prendre le relais. Au début c'est facile. Trop facile. On traverse une vallée, et on se fait des torticolis à rester ébahis devant les immenses pics qui nous entourent. L'un d'entre eux est le Huascaran, le plus haut mont du Pérou avec ses 6 768m de haut. Autant vous dire que celui-là on ne le grimpera pas ! Donc on avance sur du plat, accompagné par les dizaines de vaches en train de paître dans le coin.


ree

Après une longue portion à suivre un ruisseau, on s'attaque à la première montée en lacets. Elle grimpe bien mais rien d'insurmontable, on y va à mon rythme et je reprends mon souffle le temps de prendre en photo les cascades, glaciers et montagnes qui font la beauté du paysage. Le décor nous fait oublier l'effort physique.



Après cette longue montée, du plat ! mais celui-ci ne dure pas longtemps car la deuxième pente s'offre à nous. Toujours une montée en lacets mais celle-ci est beaucoup plus raide. Là je ne rigole plus, alors que pour Kévin, c'est toujours une promenade de santé. Je rappelle que nous sommes à plus de 4 000m d'altitude. L'enchaînement des randonnée et les mauvaises nuits en bus nous rattrapent. Les jambes sont lourdes, la fatigue du corps est générale et le souffle est bien court. L'envie de continuer est à deux doigts de me quitter mais je me rappelle de ce qu'il y a au bout ! Alors on pousse.

En haut, on arrive à une petite lagune d'une eau bleu-vert foncé. Très joli comme décor de haute montagne mais pas encore le point d'arrivée. On continue de marcher, on traverse une nouvelle portion de plat et ça fait du bien ! Par contre, il y a un vent glacial terrible qui nous donne presque envie de courir pour atteindre la prochaine montée ! Mais parfois il ne faut pas parler trop vite. La dernière pente est courte mais intense. On y croise une famille de français logeant à la même auberge que nous. Leur dernier enfant (9 ans) a le mal des montagnes. Il ne lui reste que 100m avant la lagune.


ree

On fournit les derniers efforts et derrière un énième relief rocheux, ça y est ! On l'aperçoit, cette lagune tant espérée. Ce bleu turquoise givré (qui ne donne pas du tout envie de s'y baigner) et ces murs de montagnes abruptes qui l'entourent, disparaissant perpétuellement dans les nuages. C'est beau et j'en ai les larmes aux yeux : on l'a fait !

On trouve un spot, on fait quelques photos, on en prend pour d'autres. Il faut dire qu'il y a du monde à cette lagune. Puis la famille croisée nous rejoint et nous propose de se poser un peu plus loin pour déjeuner ensemble. Avec eux on échange sur leurs voyages. Quelques années plus tôt, ils avaient fait un tour du monde avec leurs trois enfants. D'ailleurs on félicite leur benjamin d'avoir réussi à monter jusque là malgré le mal des montagnes. Et surtout, on avale nos bouchées devant la Lagune 69, à 4 600m d'altitude, un joyau naturel comme il nous est rarement donné de voir.


ree

La descente nous paraît durer une éternité. Sur le trajet du retour au logement, quelques personnes font des siestes. Mais à l'arrivée, c'est un nouveau défi qui nous attend : cuisiner une tartiflette péruvienne. Alors la quinzaine de francophone que nous sommes se met à l'oeuvre. L'un de nos derniers dîners sur le sol péruvien est succulent et surtout en très bonne compagnie. Chacun parle de ses voyages, de ses aventures et, parfois, de ses mésaventures.

Pour notre dernière journée à Caraz, plusieurs choix s'offrent à nous avant de reprendre le bus de nuit pour Lima. Mais, finalement, c'est le choix de se poser que nous prendrons car, parfois, il faut écouter sa fatigue. Une dernière chifa (les plats des restaurants chinois au Pérou), un dernier tour dans le village, des derniers échanges avec les autres Français du logement et on reprend la route. Notre court séjour à Lima nous permet de boucler ce périple d'un mois au Pérou. Un séjour intense et qui nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Dans le bon sens du terme.


 
 
 

Commentaires


bottom of page