Un match de cricket en Inde, entre spectacle et patience

"It takes one day." Le slogan de la Coupe du monde de cricket pouvait difficilement être mieux choisi. Chaque match durait vraiment un jour. On a eu l'occasion d'assister à la rencontre Bangladesh - Sri Lanka, dans "l'enfer" de New Delhi, alors en plein pic de pollution.

Pourquoi ce match ? Comme à mon habitude quand on voyage, j'ai cherché des événements sportifs qui pourraient être intéressants. Et une Coupe du monde, de cricket, en Inde, difficile de passer à côté. Le match n'était pas le plus sexy mais le plus simple par rapport à notre programme. Même si on a bien cru qu'il n'aurait pas lieu, à cause de la pollution.

On sait quand ça commence, on ne sait pas quand ça finit

Après avoir récupéré nos tickets, fait un petit détour par la tombe de Gandhi, non loin du stade, on a voulu obtenir des masques pour se protéger. Une recherche vaine, on est reparti avec des masques en tissu trop petits. On a ensuite pris place dans le stade, sachant que le placement est libre une fois arrivé dans sa tribune. Un petit Thumb's Up (le concurrent principal de Coca selon les Indiens, détenu par... Coca) et on trouve un bon emplacement dans notre tribune. La visibilité est correcte, meilleure que certains endroits en ville, heureusement. On alterne période avec et sans masque, avant d'abandonner au fur et à mesure que le match avance.

Le problème du cricket, c'est que vous savez quand la partie commence mais pas quand elle finit. Il existe plusieurs formules mais, dans le cas de la Coupe du monde, chaque équipe dispose de 50 oves pour marquer un maximum de points (runs). Sachant que chaque ove est composé de 6 balles. Donc 300 à jouer pour les deux formations. Disons que les 20 premiers oves sont intéressants. Mais on se rend compte qu'il a fallu près de deux heures pour les jouer... Au final, le match a duré près de 8 heures.

Au-delà du contenu, même si certaines actions ont pu nous enthousiasmer (on avait pris des cours avec Yash avant d'y aller pour connaître un peu les règles), on a surtout pu apprécier l'ambiance dans les tribunes. On nous avait dit que les Indiens aimaient ce sport, ils n'ont pas failli à leur réputation. Même si des supporters du Bangladesh ou du Sri Lanka étaient présents, ils étaient en minorité. On a vraiment senti l'amour du beau jeu, de la belle action chez leurs hôtes. Qui n'hésitaient pas à danser ou à s'exclamer au moindre beau point. Une expérience très différente de ce qu'on peut avoir l'habitude de vivre en Europe.

L'Australie gâche la fête en finale

Quelques jours après ce match, l'Inde s'est retrouvée en finale, après un parcours parfait (10 victoires). Son joueur star, Virat Kohli, a battu un record en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande. Tout un pays n'attend qu'une chose, la victoire en finale.

Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. L'Australie gâche la fête, remportant sa 6e Coupe du monde. Même les Indiens qui n'ont d'habitude aucun intérêt pour le cricket étaient déçus de cette défaite. Et nous aussi, qui espérions vivre un moment de fête et de communion dans le pays. Il a fallu un peu plus d'un jour à l'Inde pour se remettre de cette déception.