Nager dans le Mékong aux 4000 îles
- Isabel
- 24 janv. 2024
- 4 min de lecture

Même si le Laos ne possède aucune côte il a tout de même des îles, disséminées dans le fameux Mékong que nous suivons depuis notre arrivée dans le pays.
N'ayant pas encore eu notre dose de cascades et de ce fleuve mythique, on a choisi les 4000 îles comme dernière destination laotienne. Cette région (Si Phan Don) porte ce nom car lors de la saison sèche le bas niveau du Mékong laisse apparaître tout un tas d'îlots rocheux inhabitables.
Pour atteindre Don Det (l'une des 3 seules îles habitées), rien de plus simple : un minivan et un "ferry". Par ferry il faut entendre un petit bateau où on passe seulement à deux en largeur, bien évidemment... Arrivés en vie sur l'île on découvre une ambiance agréable et très différente de jusqu'à présent. Si le Laos avait un rythme tranquille, les 4000 îles ont un rythme très très tranquille.
Même si l'île est la plus touristique, l'ambiance y est détendue et finalement on se rend compte qu'on n'est pas tant que ça. On est surtout entourés par la jungle et les plages du Mékong.
Ici les principales activités sont les balades à vélo et le kayaking. Ayant la phobie de l'eau, cette dernière option est donc impensable. Et oui, c'est assez incroyable qu'il n'y ait pas eu de crises de panique jusqu'à présent, lorsqu'on voit le nombre de bicoques dans lesquelles nous sommes montés.
On se renseigne donc pour louer un vélo et partir à la découverte des îles de Don Det et Don Khone. La chose n'est pas très compliquée car la plupart des guesthouse, restaurants et organisateurs de tours proposent des 2 roues... Une fois la réservation faite, on retrouve les Françaises et Français rencontrés à Paksé pour fêter le Nouvel an. La seule chose qu'il faut retenir de cette soirée c'est que, l'alcool aidant, Isabel accepte de tenter une journée de kayak sur l'un des plus longs fleuves du monde.
Le 1er janvier nous le passons à vélo, pédalant pour découvrir les beautés qu'ont à offrir ces îles. En tout cas ça me laisse une journée pour comprendre dans quoi elle s'est embarquée le lendemain.
Car la terrible épreuve du kayak arrive. Pour notre dernière journée dans les îles, nous embarquons à 10h du matin à bord de nos canoës. On a séparé les duos pour former de nouvelles équipes et nous voilà partis, toujours sous un soleil de plomb, glissant sur l'eau vers l'île voisine. L'expérience est très différente d'une sortie kayak en Ardèche. On ne voit pas le fond mais le rythme est tranquille, le Mékong assez calme avec peu de rapides. C'est une expérience très agréable.

Après 45 minutes de kayak nous arrivons à notre première destination et nous prenons à pied la direction d'une cascade. Une fois arrivés en bas de celle-ci, on est époustouflés par la puissance de la nature. Notre guide du jour, Sam, nous invite à nous baigner à la base de la cascade mais à peine avoir mis le pied dans l'eau qu'on a l'impression qu'on va se faire emporter par le courant.
Guidés (ou plutôt tenues fermement) par Sam et les autres touristes déjà sur place, on arrive à se frayer un chemin jusqu'à quelques rochers où l'on s'assoit. L'eau de la cascade nous éclabousse le visage et la puissance du courant et des chutes crée de véritables remous dignes d'un jacuzzi.
Après le déjeuner au bord du Mékong on se remet en route... Ou plutôt on se remet en kayak. Direction la terre ferme, ou comme on aime l'appeler : le continent. Sur le trajet, c'est le moment de rencontrer, selon notre guide, nos premiers vrais rapides. Ma co-équipière me rassure : "Tu as vu comme c'est calme, ça ne doit pas être grand-chose, ça va bien se passer".

Mais lorsque nous arrivons près de la zone en question, Sam nous arrête et nous demande de bien sécuriser nos affaires. Il vérifie que les sacs imperméables sont bien accrochés, que caméras, téléphones et autres objets de valeurs sont bien rangés... Ma co-équipière trouvent qu'ils exagèrent pour quelques rapides...
Effectivement, pour quelques rapides c'est peut-être beaucoup de précautions... Mais pour des vagues mesurant un bon mètre de haut c'est tout à fait justifié ! Malgré nos efforts, après 4 vagues nos kayaks se retrouvent retournés et on apprécie la température de l'eau. On peut donc aujourd'hui dire qu'on s'est baignés dans le Mékong... Malgré nous. L'équipe avec laquelle on a partagé l'expérience a été super dans cet adversité et on réussit à remonter à bord des kayaks sans grosse panique. Le reste de la traversée se passe sans encombre.

Sur le continent on nous dépose en tuktuk à la cascade Khong Phapheng. L'endroit est encore une fois un peu dénaturé par les installations pour touristes mais elle reste impressionnante par son débit. Celui-ci lui vaut parfois le nom de Niagara du Mékong.
Pour terminer notre périple en kayak, on rejoint Don Det en admirant le coucher de soleil et le ciel orangé depuis nos canoës. Quoi de mieux pour terminer en beauté cette journée chargée en émotions ?
Les 4000 îles auront été sportives, pleines en émotions et en beaux moments de partage. On n'aurait pas dit non à une journée de plus pour juste profiter de l'ambiance tranquille du coin, mais il nous faut maintenant rejoindre le Cambodge.

J'ai presque senti l'eau du Mékong éclabousser mon visage en lisant! 😁 Connaissant en effet ta phobie de l'eau, je dis "chapeau!" à l'aventurière intrépide : tu as survécu aux "rapides". 😬 Bravo, vos articles sont toujours captivants et divertissants! 😍 #NaviguerEtSurvivre