Un peu plus près des étoiles à Bogota

2 600 mètres plus près des étoiles, nous voilà à Bogota ! Après six semaines passées au Mexique, on redécouvre les joies d'un nouveau pays auquel s'habituer. Le tout dans une des capitales les plus en altitude du monde.

A notre arrivée dans notre auberge, dans le quartier de la Candelaria, le plus touristique de la ville, nous avons le droit à notre première surprise, spécificité de la ville : l'eau a été coupée pour la journée. Pour des raisons d'économie, chaque quartier est privé d'eau courante environ une fois tous les dix jours. Arrivés en début de soirée, notre seule sortie consistera à manger à quelques pas de notre auberge.

Mais, dès le lendemain, nous revoilà partis à l'attaque. On se retrouve dans le centre-ville avec un groupe pour un walking tour avec une guide. Pendant toute la matinée, on se laisse porter dans les rues de Bogota, écoutant son histoire, entre conquête espagnole, révolution, contexte de guerre civile... Les villes colombiennes, malgré quelques jolis bâtiments, ne représentent pas un grand intérêt. Au bout d'1h30 de visite, notre guide nous propose une pause boisson. Le temps de découvrir la chicha, un alcool de maïs très typique du pays. C'est particulier, doux et fort à la fois.

Notre visite la plus intéressante aura lieu dans l'après-midi de cette journée, avec le musée de l'or, qui abrite la plus importante collection d'orfèvrerie pré-hispanique du monde, retraçant ainsi l'Histoire du pays à travers ces productions. Le clou de cette visite reste le radeau d'El Dorado. Le mythe qui en a découlé tient d'ailleurs une part de vérité. A l'occasion du couronnement d'un nouveau souverain de Bacata, devenu ensuite Bogota, le peuple faisait des offrandes d'or et de pierres précieuses dans une lagune que le roi traversait, recouvert lui-même d'or.

A défaut d'avoir mené à bien notre quête d'or, sur la route de ce mythe, nous avons trouvé du sel. Beaucoup de sel. Classée numéro 1 des merveilles du pays par les Colombiens eux-mêmes, la cathédrale de sel de Zipaquira constitue un immanquable de son passage dans la capitale. Elle a été taillée dans une ancienne mine de sel et on s'enfonce donc jusqu'à 200 mètres sous terre pour en apprécier la beauté. Le chemin de croix et son art contemporain n'attire pas vraiment notre attention. Mais la suite est stupéfiante, avec son énorme croix taillée dans le sel et les différentes salles de la Basilique. Il y a évidemment énormément de monde donc il faut accepter parfois de piétiner un peu mais cela vaut le coup. Les jeux de lumière en renvoient une image encore plus belle dont on peut profiter le temps d'une petite pause. Sans oublier, sur le chemin de la sortie, son miroir d'eau (loin d'être aussi beau que celui de Bordeaux) qui se renvoie sa propre image, donnant l'impression d'être infini alors qu'il n'est constitué que d'une vingtaine de centimètres d'eau.

Notre dernier jour à Bogota se veut beaucoup plus sportif. Il consiste à se rendre au cerro de Monserrate, perché à 3000 mètres d'altitude, surplombant la ville. Deux options s'offrent à nous : le téléphérique ou les escaliers. Vous commencez à nous connaître, on décide de s'y aventurer à pieds.

Alors que certains commentaires font état d'une route dangereuse, nous avons été surpris d'y croiser très régulièrement des patrouilles de police, postées à des endroits stratégiques de ces marches interminables. A cause de leur longueur, mais aussi de l'altitude, une première pour nous. Dans quelques mois, on en rigolera bien des 3000 mètres. Arrivés à son sommet, on peut alors y apprécier la vue sur Bogota mais aussi sur sa basilique (sans grand intérêt) construite, évidemment, par les Espagnols à leur arrivée. Fatigués et affamés, on prend le téléphérique pour la descente, bien plus rapide. Après une dernière journée à flâner dans les rues, à voir les derniers monuments ou lieux d'intérêts qu'il nous manque, on quitte Bogota pour notre premier bus de nuit en Colombie. C'est reparti pour l'aventure !