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Salento, au cœur du café colombien

  • Isabel
  • 18 août 2024
  • 4 min de lecture

Le temps d'avoir pris nos marques à Bogota lors de nos premiers jours colombiens, on prend la direction de la station de bus. Il est l'heure de prendre la route ! Avec une petite pointe d'appréhension tout de même car c'est un bus de nuit, et en Colombie ils font polémiques parmi les touristes étrangers. Certains disent que c'est dangereux, d'autres non. On prend le risque pour voyager jusqu'à Salento, son délicieux café et sa superbe vallée de palmiers.


Finalement, ce n'est pas le danger le problème avec notre trajet en bus mais plutôt le retard. 30 minutes de retard au départ, 30 minutes qui s'ajoutent en route à cause de panne du bus... Mais c'est sans compter sur les prouesses colombiennes ! Car si on s'endort avec une bonne heure de retard au compteur, on se réveille arrivés à destination avec une bonne heure d'avance ! Ce qui nous laisse le temps de prendre le premier colectivo (mini-bus) pour le village de Salento.


Et le trajet est un voyage à lui tout seul. Il faut avoir l'estomac accroché mais cette route sinueuse entre reliefs et flore luxuriante... C'est tout simplement magnifique. De plus le jour pointe à peine son nez et les nuages sont bas, venant rajouter une atmosphère mystique au tableau. Après quelques minutes de marche, nous voilà arrivés à notre logement. On se pose un instant pour le petit déjeuner et une fois de plus la magie opère. Assis près de la baie vitrée on admire la vue sur la vallée, les montagnes de verdure et les quelques beaux palmiers qui parsèment le tout. Et toujours ces nuages bas, cotons semblant accrochés aux montagnes.

On part se balader pour visiter Salento. C'est finalement assez rapide car contrairement à la définition mexicaine du mot « village », ici c'est vraiment minuscule. On passe par l'église (assez simple), on admire l'immensité des palmiers de la place, on en prend plein les yeux devant les fenêtres et portes colorées des maisons et on grimpe jusqu'au mirador qui offre une jolie vue sur la vallée. Si le drapeau colombien est jaune, bleu et rouge, il aurait aussi dû porter du vert tellement cette couleur semble omniprésente dans la nature.



Salento est situé dans une région touristique appelée Eje Cafetero (l'Axe du café). Alors forcément on se renseigne rapidement sur quelle finca (domaine) visiter. Et quoi de mieux pour découvrir cette culture que de passer par la première finca ayant lancé le tourisme dans la région ? Nous voilà donc sur la place du village à attendre la jeep qui nous amènera à la Finca de Don Elias. On rentre à 6 à l'arrière du véhicule, 2 devant avec le conducteur et 2 debout sur la marche, en s'accrochant bien ça passe ! Alors c'est parti pour un trajet rock'n'roll, car les routes sont un mélange de pavés et de chemin de terre irrégulier... On devra même faire une partie à pied car la route est en travaux, surprenant... La pluie se mêle à la partie de plaisir et c'est légèrement humides qu'on arrive à destination, mais toujours aussi enthousiastes de découvrir comment se cultive et se produit le café !


La finca de Don Elias est une entreprise à taille humaine et seulement 2 guides se relaient pour les visiteurs. Toute la production est en terrasses alors il faut avoir de bonnes gambettes pour travailler ici. Et pour la visiter ! Notre guide est passionnant, agrémentant la visite de quelques touches d'humour. On en apprend sur les différentes familles de café, sur les méthodes de récoltes, sur le café dans le monde... Mais aussi sur ce métier très dur, les conditions dans lesquelles travaillent les gens et le salaire de misère qu'ils touchent. On nous montre les différentes étapes de la production du café, les machines utilisées et enfin comment le préparer ! En Colombie, et surtout dans la campagne colombienne, la chaussette sert de filtre ! Un peu inquiète pour Kévin qui ne boit jamais de café, je suis très surprise de le voir terminer sa tasse ! Il faut dire que le café est doux tout en étant très bon. On l'a même tellement apprécié qu'on repart avec deux paquets de grains à moudre pour nos proches.


Pour notre deuxième journée sur place, on se lève assez tôt pour profiter de la vallée de Cocora. Si on se lève tôt c'est pour éviter la foule (car le lieu est très touristique) mais aussi parce qu'on espère éviter les averses torrentielles typiques de la saison des pluies... Pour ce dernier, c'est raté. On va donc passer deux heures à marcher sous la flotte, ce qui entame un peu le moral. Au début, ça ne m'affecte pas trop car on peut quand même profiter des paysages. Les nuages bas rajoutent toujours cette touche mystique et on est émerveillés devant ces immenses palmiers élancés vers le ciel. Mais plus on monte sur le chemin et plus on s'enfonce dans les nuages. La vue n'est plus que brouillard épais et quelques palmiers devinables dans le tas.

Alors c'est un peu déçus et surtout frigorifiés qu'on attend la jeep pour le retour au village. Et l'attente est longue car il faut toujours être le bon nombre pour remplir le véhicule. Serrés les uns contre les autres, on se tient presque chaud. Sauf pour les deux malheureux debout, à l'extérieur du véhicule, qui luttent contre le froid et la pluie leur fouettant le visage. Pendant que le conducteur roule jusqu'à Salento, on les entend enchaîner les chansons pour essayer de penser à autre chose. C'est drôle pour nous, mais l'expérience a dû être bien rude pour eux.



Le reste de la journée consistera à faire sécher nos affaires tant bien que mal (mes chaussures de randonnée ne se remettront jamais vraiment de l'expérience) et à se renseigner pour la suite de notre trajet vers de nouvelles aventures. Salento et la saison des pluies nous auront un peu malmenés mais le coin en vaut la chandelle, et sa tasse de café !

 
 
 

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