Les Bolovens sur un plateau
- Isabel
- 22 janv. 2024
- 4 min de lecture

Lorsqu'on a commencé à regarder ce que nous souhaitions découvrir au Laos, il a fallu choisir. Alors Paksé ou Thakhek, telle est la question !
Le problème de l'Asie du Sud-est, comme vous l'avez sûrement déjà compris en nous lisant, c'est que c'est génial en scooter mais beaucoup moins fun pour des gens comme nous qui tenons à nos petits corps fragiles. Déjà que rester en vie à bord des mini-vans laotiens est parfois un challenge, on se dit qu'on ne va pas plus tenter notre chance à bord d'engins qu'on ne maîtrise absolument pas.
Mais les boucles de Thakhek et de Paksé nous ont vendu du rêve et on s'est dit qu'il y avait forcément un moyen pour nous de découvrir certaines de leurs merveilles. Forts de cette conviction, on a ensuite dû faire un choix. Thakhek et ses nombreuses grottes mystérieuses. Paksé et ses multiples cascades majestueuses.
On s'est dit que notre came c'était plutôt les cascades et on est donc montés à bord de notre premier bus de nuit laotien en direction de Paksé. Cette petite ville au sud du pays est la porte d'entrée (et de sortie) de la boucle du plateau des Bolovens (nom issu de l'ethnie majeure de la région : les Lavens).
Après l'une de nos meilleures nuits à bord d'un sleeper bus, on arrive en forme pour découvrir ce que Paksé a à nous offrir. On déchante très vite car voici le programme : un temple (on est experts à force) et une église. Encore plus vite, le programme se voit réduit seulement au temple, l'église étant fermée. Bon. On rentre un peu penauds à l'auberge en se disant que décidément entre Vang Vieng et Paksé, le Laos n'est pas fait pour nous...
On profite tout de même pour avancer sur le blog, Instagram et se prendre des lézards sur la tête. Et on rêve impatiemment du lendemain, car nous avons pu réserver une petite place dans un tuktuk faisant une partie de la boucle des Bolaven.
Le matin au petit déjeuner on sympathise avec les autres voyageuses avec qui on va partager le tuktuk : deux duos d'amies françaises ! Très vite le feeling passe. Au moment de partir pour l'aventure on est rejoints par une Polonaise et on se dit que le voyage va être long pour elle.
La route jusqu'au premier arrêt prend du temps mais l'ambiance à bord du tuktuk est bonne alors ça reste agréable. Notre première destination est la cascade de Tad Fane. Le site jusqu'au point de vue est très touristique, ça nous inquiète un peu mais une fois arrivés sur place on se prend une claque ! Depuis le point de vue se trouve face à nous un immense mur végétal dont on ne voit pas la base. Et de son sommet se jette deux voiles blancs immenses et puissants, émouvants.

Une partie de notre groupe se lance même dans l'aventure qu'offre un parcours de tyroliennes au dessus du site. Nous on profite juste un peu plus de la vue, les cascades et cette jungle luxuriante qui paraît impénétrable.
Le deuxième arrêt se fait dans une plantation de café, l'occasion pour Isabel de déguster son premier café laotien. Au moment de commander on lui glisse à l'oreille qu'il est dégueulasse... Tant pis, la décision est prise et la commande passée ! Aucun regret, il est bon et servi avec un peu de lait concentré pour le rendre moins corsé.
Nous arrivons ensuite à notre deuxième cascade, Tad Yuang, qui marque également notre arrêt restauration. À ce moment de l'aventure, on sent bien que la Polonaise n'en peut plus de nous, ce groupe de Français qui parlent fort et principalement dans leur langue natale... Alors on se dit qu'on va faire des efforts. C'est le moment que choisit le patron du restaurant pour nous rejoindre ! Laotien, il a vécu plusieurs dizaines d'années en France et plus précisément dans le Berry. Heureux de pouvoir échanger en français, il nous invite à déguster un alcool de sa production. C'est sûrement la goutte de trop pour la polonaise qui s'en va nous attendre dans le tuktuk pendant que nous descendons les verres du patron. D'ailleurs on déguste autant son eau de vie que ses histoires. Car il est passionnant et plein de charisme le Berrichon du Mékong, comme il s'auto-proclamme.
On retrouve notre camarade qui tire clairement la tronche dans le tuktuk. Alors on se force à faire attention à communiquer en anglais, même entre nous. Le temps d'arriver à notre dernier arrêt, la polonaise a retrouvé le sourire. C'est parfait car il faut se trouver dans les meilleures conditions pour atteindre l'immense Bouddha doré qui nous attend au sommet. En effet on doit grimper plusieurs centaines de marches d'escaliers, sûrement parmi les plus raides de notre périple, pour atteindre le Bouddha de Wat Phou Salao. On comprend mieux pourquoi notre chauffeur de tuktuk a ri en nous déposant au pied de la colline. Mais l'effort en vaut la chandelle car la vue sur le site religieux et le fleuve qui serpente en bas est magnifique. Regarder le coucher de soleil caresser une dernière fois l'or des statues bouddhistes est merveilleux.
Une petite anecdote vient agrémenter ce moment déjà précieux. Un moine pas timide du tout sympathise avec nous et nous demande de le prendre en photo. C'est un personnage assez curieux que ce jeune moine et on en vient à se questionner sur leur vie, leurs droits... Mais il est déjà parti vers de nouveaux horizons.

Pour nous Paksé et sa boucle restent avant tout de belles rencontres : les Françaises, avec qui on va faire encore un petit bout de chemin mais aussi de sacrés personnages comme le Berrichon du Mékong ou le jeune moine à Wat Phou Salao.
Et Bravo pour le titre! j'avais pas capté le jeu de mots!!! 😻
Au delà de la simple description des lieux, tu nous fais ressentir vos émotions: l'ambiance du tuktuk (avec cette "pauvre" Polonaise), le délice de ton café laotien,.. On grimpe ces marches abruptes jusqu'au Bouddha qui en met plein la vue. #RessentiAuthentique