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L'histoire de la Nouvelle-Zélande écrite sur les plages du Coromandel

  • Isabel
  • 17 mai 2024
  • 5 min de lecture

La région Coromandel est ce genre d'endroit dont on rêve sans savoir qu'il existe vraiment. Pour moi, c'était un coup de foudre devant Narnia, à 14 ans. Je regardais, émerveillée, la famille Pevensie débarquer sur la plage de Cathedral Cove. A l'époque je ne savais pas que ce lieu existait vraiment. Avec les films fantastiques ou de science-fiction on n'est jamais sûrs de rien. Ce n'est que quatre ans plus tard que je découvre son existence et que la région du Coromandel devient alors une obsession : je dois voir cette arche et tout ce qui l'entoure de mes yeux !



Alors cette fois-ci on n'oublie pas d'intégrer la région du Coromandel dans notre itinéraire néo-zélandais. Après de rapides arrêts près de Rotorua et de Tauranga (qui amènent leur lot de beaux points de vues et belles cascades), nous voilà arrivés à l'entrée de cette région tant rêvée. Au programme : des plages, des plages et encore des plages ! Le temps est venteux mais le bleu du ciel rivalise avec le bleu de l'eau. Chaque arrêt est aussi beau que le précédent.

Et le Coromandel ce ne sont pas que des plages. C'est aussi bien sûr des petits villages (qui ne trouvent pas vraiment grâce à nos yeux on l'avoue), une campagne pleine de richesse, des mines, des cascades et de belles montagnes en toile de fond (qu'on n'aura malheureusement pas le temps de parcourir). C'est aussi une région pleine d'histoire. En effet c'est sur ses côtes qu'aurait débarqué Kupe (explorateur polynésien ayant découvert la Nouvelle-Zélande entre le IXe et XIIe siècle). Et c'est également ici qu'a débarqué le Capitaine James Cook (en 1769), menant à la colonisation britannique des terres maories.



Maintenant il faut avouer que nous on venait surtout pour la côte, et décrire chacune des plages visitées prendrait trop de temps alors on va se contenter de vous parler de deux des plus célèbres.

La première c'est Hot Water Beach, ce qui se traduit littéralement par plage d'eau chaude. Ne vous laissez pas tromper par son nom prometteur, car vous risqueriez d'être déçu en plongeant une tête dans ce coin de l'Océan Pacifique. L'eau y est aussi fraîche que sur le reste des côtes néo-zélandaises. Non, ce qui lui vaut ce nom si vendeur ce sont deux sources souterraines d'eau chaude circulant sous son sable (eau à 64°C). En effet, la Nouvelle-Zélande est un trésor géothermique ambulant. Ce qui amène des choses magnifiques (geysers, volcans etc...) mais aussi des choses moins sympathiques (l'odeur de soufre insoutenable à certains endroits et surtout des éruptions et tremblements de terre parfois mortels).

Hot Water Beach est donc connue auprès des kiwis mais aussi des touristes comme l'endroit où l'on peut profiter de son jacuzzi privé avec vue sur océan si l'on vient bien équipé. Le bar et le poste de secours ont d'ailleurs su mettre à profit les richesses du lieu en se transformant en location de pelles. C'est ainsi qu'on met les pieds sur Hot Water Beach, armé d'une minuscule pelle pour deux (eh oui, petit budget oblige) mais plein de détermination.

On s'était renseignés sur comment trouver le bon endroit pour creuser et accéder à cette précieuse eau chaude. Mais en posant nos yeux sur les dizaines et dizaines de personnes agglutinées au même endroit, on se doute de la direction que l'on doit prendre. Alors on s'approche. Il paraît qu'il faut tâter le terrain avec ses pieds et sentir une différence de température sur le sable. On en devient presque parano, à tapoter, à creuser légèrement du bout des orteils... "ah je crois que là c'est plus chaud... Non ?" "et là, c'est pas un peu tiède ?" "là tu en penses quoi ? On tient quelque chose non?". Non, on tient rien du tout....


(ceci n'est pas Hot Water Beach. On n'a pas de photos, on était trop occupés à creuser)

Après de longues minutes de galère, on tombe enfin sur un coin qui semble pas trop mal. Alors je creuse (eh oui, qu'une pelle pour deux...). Mais l'affaire s'avère être plus compliquée que prévue. Le fait d'être entassés les uns sur les autres, la mini pelle et l'océan qui semble prendre un malin plaisir à gâcher mes efforts font que chaque petit trou entamé est détruit la seconde d'après. Mais je garde espoir et je creuse et recreuse sous le regard amusé de Kévin. Et à chaque fois j'effondre la muraille du jacuzzi de nos voisins (que je reconstruis évidemment). Et à chaque fois une vaguelette engloutit mes efforts....

C'est alors que nos deux sauveurs apparaissent. Un père et son fils qui proposent de nous aider. Grâce à de plus grosses pelles et le génie civil du papa, on réussit à avancer plus vite. On construit un mur sur lequel les vagues de la marrée basse s'écrasent, et on agrandit notre piscine pour faire en sorte d'accueillir la famille de nos sauveurs. Après plusieurs minutes d'effort et un espoir retrouvé, on peut enfin savourer notre jacuzzi vu sur mer. On sympathise avec la famille, venue d'Auckland pour un mariage. Le père continue d'élaborer la piscine, il fait un petit tobogan de sable pour que l'eau chaude plonge dans le bassin. On agrandit même le trou pour accueillir un couple de touristes malchanceux.

Ainsi, un moment d'effort et presque de désespoir se sera transformé en beau moment de convivialité et de détente.



La seconde plage est celle mentionnée en début d'article. Douze ans que j'attendais personnellement ce moment. Douze ans que je désirais voir de mes propres yeux cette merveille naturelle. Alors évidemment rien à voir avec le majestueux volcan Taranaki, les multiples glaciers impressionnants de l'île du Sud ou l'immensité du lac Wanaka. Mais voir cette arche encadrant le bleu de l'eau caractéristique des plages de la région, ça fait quelque chose. Cette immense arche, naturellement taillée dans la roche est juste splendide.



On profite du fait que la plage soit à peu près calme. Je perds mes yeux dans l'eau cristalline qui s'échoue à répétition sur le sable, j'embête Kévin à demander tout un tas de photos comme une enfant surexcitée à Disney.

Malheureusement, il est interdit de passer sous l'arche car toute la côte de ce coin est jugée à risque d'effondrement. De nombreuses chutes rocheuses surviennent dans l'arche et les alentours, Alors on décide de ne pas faire partie de ceux qui la traversent, même si l'autre côté de l'arche semble paradisiaque. Tant pis, déjà on l'aura vue, et la météo et l'océan nous régalent déjà bien assez avec ces couleurs déclinant une palette de bleus. L'arche, l'eau, le ciel... L'espace d'un instant, nos pieds auront foulé le sol de Narnia. Il est temps pour eux de partir vers d'autres aventures mais je crois que mon cœur appartient encore au Royaume de Narnia.

 
 
 

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